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Év, oldalszám:2010, 4 oldal

Nyelv:magyar

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Feltöltve:2010. december 05.

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Tartalmi kivonat

http://www.doksihu Vetrige Matinal Écoute-moi, pourvu que cela ne tennuie. Jai cessé mon labeur vers trois heures après minuit. Je me suis couché, mais la tête, ce moteur cliquetait sans répit dans sa vapeur. Je me suis tourné, puis retourné dans le lit, mais le sommeil ma fui. Je lappelais pourtant, en comptant jusquà cent, par des banalités, par des médicaments. Mes mots me regardaient avec ferveur. Mes cigarettes excitaient mon cœur. Puis le café aussi, et tout. Eh bien, ça va, Je vais donc me lever, tant pis. En chemise de nuit, je ferai les cent pas. Tout autour, la famille. Notre nid Bouches quun miel de rêve emplit. Je titube comme un ivre – et alors je jette par hasard un coup dœil au-dehors. Où commencer? Voyons, tu connais bien ma maison, non? Et si tu te souviens de ma chambre à coucher, tu dois savoir aussi à quel point à cette heure, vue dici, elle est déserte, minable, oubliée, la rue Logodi où je vis. On voit jusquau fond des logis. Chaque

homme gît, autant de quilles renversées touchant dans leur propre esprit qui leur joue des tours, car ils sont tous comme gommés dans lanémie de tous les jours. A côté de leurs lits, leurs souliers, leurs habits. Enfermés comme dans quelque boîte, ces gens http://www.doksihu rêvassent au jour dembellir lappartement; pourtant, si lon croit aux images, toute demeure est une cage. On entend le tic-tac dun réveille-matin qui boite longtemps puis déclenche enfin son vacarme strident: «Lève-toi, le réel tattend!» La maison, elle aussi, bêtement, tel un mort, comme elle le fera au siècle prochain, dort. Et si elle sécroule, qui saurait voyant en son centre livraie, quelle était notre abri et pas un poulailler? Mais ce quon voit, ami, ce quon voit dans les cieux! Tout y est lumineux et somptueux, fidèle et solide et tremblant de feux. Le firmament est toujours la voûte dantan, comme le couvre-pieds bleu de maman ou bien la tache dencre sur mon cahier blanc; et les

astres dont lâme respire et doucement enflamme la nuit paisible qui précède lhiver, nuit encor tiède, ces astres qui, de leur ineffable lointain, ont vu marcher larmée des Phéniciens me voient maintenant, moi qui devais naître en ce pays et qui me tiens à ma fenêtre. Je ne sais plus ce qui ma pris: je croyais entendre dailes le bruit, et sest penchée vers moi mon enfance depuis longtemps ensevelie. Jobservais des heures durant les merveilles de la voûte céleste, mais déjà le jour sannonçait à lEst et les étoiles brillaient en tremblant sous lhaleine du vent tandis que très-très loin, un immense faisceau rayonnant: le matin éclairait le portail dun céleste château, qui sest ouvert soudain, et le faisceau senflammait et quelque chose ondulait, les hôtes sen allaient, http://www.doksihu la nuit du bal glissait dans la pénombre de quelque profondeur plus sombre. Mais le proche était plein de feux, lamphitryon fit ses adieux, ce noble maître de céans, de tous

ces festins le géant, puis tintement et brouhaha, puis des chuchotements tout bas, comme quand les bals se terminent et les valets appellent les berlines. Ensuite dégoulinement lointain et lent dun voile de dentelles, ruisseau de diamants venant de la pénombre, et puis, en bleu, la pèlerine de quelque belle avec sur la poitrine une splendide pierre fine qui lillumine ainsi que la paix claire et tout le bleu de lau-delà pâle des cieux; ou est-ce un ange qui, chaste et suprême, fixe dans ses cheveux quelque diadème? Femme qui vient de se jeter comme en rève, sans ton ni son, au fond de son landau léger pour avec un sourire coquet séloigner? Quel carnaval! Les fers des chevaux qui sélancent vers une Voie Lactée tout en magnificence, étincellent, tandis que pleuvent tout en or des confettis sur les caléches de laurore. Je restais bouche bée, et, saisi de bonheur, ne cessais de crier: il y a chaque nuit, au ciel, un bal de fées. Et cest alors que jai compris le secret

sacré quà la fin des nuits les fées du firmament regagnent leurs logis sur les grands boulevards de linfini. Et toi? – me suis-je dit. – Et toi? Quelles fables usées cherchais-tu ici-bas? http://www.doksihu De quelles putains étais-tu la proie? Quel manuscrit tétait si important Que tu laisses écouler tant de temps sans voir ce bal que maintenant tu aperçois? Cinquante années ont fui, jen suis tout ébahi, que de morts parmi mes amis! Mais tous ces célestes voisins, depuis toujours de mes pleurs les témoins, sont bien vivants et scintillent ici. Bref, je dois lavouer: en homme qui fléchit je me suis incliné pour dire un grand merci. Malgré quil ny ait rien pour attirer ma foi et que je sois sommé de partir une fois, Je fis de mon cœur raide une corde tendue et me mis à chanter vers lazur, vers les nues, vers lÊtre qui se cache et demeure introuvable et que je ne verrai ni vivant ni cadavre. Oui, ami: à lâge où les muscles se desserrent, je crois quen

titubant dans la poussière, sur des glèbes, parmi un tas dâmes déchues, je fus quand-même lhôte, sur la terre, dun très haut Seigneur inconnu